Anne-Marie Gourgues porte plusieurs chapeaux. Professeure de yoga, entrepreneure, aventurière, amoureuse de la nature, passionnée de bien-être et de mouvement. Des chapeaux qu’elle tente de balancer au quotidien ⎯ un travail continu qui prend de la patience. Beaucoup de patience!
Quand on lui a demandé si c’est facile de rester authentique et de suivre sa propre route, elle nous a répondu sans une pointe d’hésitation.
«Absolument pas! Vivre en accord avec moi-même, c’est un choix que je dois faire chaque minute. C’est continuellement un choix d’avancer en alignement.»
Pour Anne-Marie, suivre sa vraie nature, ça veut dire vivre en connexion. Avec son corps, avec les saisons, la nature, l’univers et les gens qui gravitent autour d’elle. C’est suivre son cœur sans mettre sa tête sur mute. «Suivre ma vraie nature, c’est suivre la voix de mon cœur. Mais il y a aussi la voix de ma tête. Parfois, elle s’harmonise avec le cœur. Pas toujours. La voix de la tête, c’est une voix plus rationnelle. Elle me parle d’argent, de stabilité, de pression sociale, de sécurité. Celle du cœur vient du ressenti, de mes valeurs profondes, de mes rêves.»
La vie d’Anne-Marie a déjà suivi une tangente bien différente. Athlète de triathlon, elle carburait à la performance et poussait son corps toujours plus loin. Un modèle dans lequel elle était tout à fait heureuse, avant de tomber de haut. «J’ai fait une chute. Une grosse chute. Dans un peloton de course, à haute vitesse. J’ai poussé mon corps au-delà de ses limites et j’ai fait un faux mouvement. Mon rétablissement a duré plusieurs mois. Du jour au lendemain, je suis passée de forger ma personnalité sur la performance, à ne plus pouvoir bouger. Ça m’a poussée à me reconstruire autrement.»
Anne-Marie s’est à ce moment tournée vers une relation plus intuitive avec le mouvement. «J’étais toujours dans les zones rouges. Je faisais du sport, j’avais mon entreprise, j’étudiais. Je me mettais beaucoup de pression. Et ça me rendait malade. J’ai senti le besoin de redéfinir ma relation avec le sport. Avec l’appui de ma famille et de professionnels, j’ai apprivoisé ma santé mentale. Maintenant, je vois le mouvement comme un allié du bien-être. Je bouge en fonction de mon énergie et des saisons de mon corps.»
Un grand besoin de sens et de découvertes est ce qui pousse Anne-Marie à se questionner sur la trajectoire de sa vie. Elle arrive à mieux réfléchir quand elle s’offre de l’espace, mais ça n’a pas toujours à être aussi radical. L’un des chapitres les plus formateurs de sa vie, par exemple : son premier voyage solo.
«À 18 ans, je suis partie voyager seule en Inde. Ce n’était clairement pas ma tête qui parlait à ce moment-là. Ça m’a sorti de ma petite vie à Saint-Jean-sur-Richelieu. De mon cocon. J’ai pu voir différentes manières de vivre, prendre conscience de mes privilèges. Ça m’a montré ma force intérieure ⎯ ça sonne intense comme ça, mais à partir de ce moment, j’ai réalisé que je pouvais me faire confiance et reposer sur moi-même pour réaliser de grandes choses.»
La solution, pour trouver sa voie, ne se trouve peut-être pas dans une aventure en solitaire pour tout le monde. Anne-Marie est la première à le dire! «Je pense qu’il faut surtout oser. Et être patient. C’est une balance à trouver.»
«Cette collaboration tombe tellement à point dans ma vie. C’est un bon exercice de réfléchir à ma vraie nature et de penser à comment elle s’exprime. Alors qu’en fait, j’en suis actuellement à restructurer ma vie professionnelle. Je me questionne. Je pensais que les réponses arriveraient vite, mais non!»
«L’expression de ta vraie nature, c’est quelque chose qui se redéfinit. C’est constamment en mouvement. Plus je vieillis, plus j’apprends à me connaître. Je comprends mieux mes limites, je sais ce qui me fait du bien. Mais ce n’est pas un acquis, parce que c’est en mouvement. Je suis encore dans le processus d’explorer ma personnalité. Il faut accepter que ce ne soit pas une exploration linéaire. Des fois, on dirait que j’ai fait 15 pas en arrière. Et c’est correct.»
On entend souvent que pour vivre sa vraie nature, il faut foncer. Tête première. Pour Anne-Marie, c’est à nuancer:
«Je pense que la peur freine beaucoup de gens à exprimer leur personnalité. Le regard des autres, mais aussi la peur d’aller regarder à l’intérieur de soi et d’apprendre à se connaître.»
«Je la ressens régulièrement cette peur. Dès que je veux faire un pas en alignement avec ma vraie nature, il y a une petite voix qui monte. Après, c’est d’être capable de les voir ces peurs. De les écouter, et de reconnaître d’où elles viennent. Est-ce qu’elles sont à mon service, ou pas? Parce que ce n’est pas toujours mauvais, des peurs. Parfois, ça t’empêche de dépasser tes limites.»
Ce qu’on retient de cet échange inspirant avec Anne-Marie Gourgues: oser. Oser écouter ses peurs. Oser vivre en équilibre avec son cœur et sa tête. Et surtout, s’offrir l’espace et le temps pour tracer le bon chemin, un pas après l’autre.
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