Suivre sa vraie nature: découvrir le self-love avec Anne-Marie Ménard

Vous connaissez peut-être Anne-Marie Ménard grâce à sa populaire communauté Instagram Au lit avec Anne-Marie, ou son podcast, Entre Elle et Lui. 

Anne-Marie est bachelière en sexologie, entrepreneure et passionnée d’éducation populaire. Sa mission: normaliser les discussions entourant le bien-être sexuel de façon inclusive et positive.

S’accrocher à ses rêves

«Mon parcours a été atypique dès le départ. J’ai fait mon bac en sexologie à 26 ans, même si je savais depuis longtemps que je voulais étudier dans ce domaine. Au cégep, j’ai arrêté la gymnastique de compétition et mes parents ont divorcé. Tout mon monde s’est écroulé et mes notes en ont pris un coup. J’ai été refusée en sexologie.»

Découragée, Anne-Marie a choisi une autre avenue: un diplôme en radio et télévision. Un domaine qui l’intéressait, mais dans lequel elle ne se sentait pas complètement épanouie. «J’avais l’impression de ne pas avoir de message à passer. Quelque chose manquait. En espérant un miracle, j’ai refait une demande d’inscription en sexologie. Encore un refus. C’est à ce moment que je me suis dit: si c’est ça que je veux faire, je dois trouver un moyen d’y arriver.»

Prendre soin de soi, pas seulement des autres

Pendant la pandémie, Anne-Marie a mis toute son énergie sur le développement de son entreprise. Femme d’affaires accomplie, elle a aujourd’hui démarré deux podcasts, écrit un livre, fondé la plateforme Réponses Sexuelles offrant des dizaines d’ateliers virtuels et créé la clinique Espace Intime regroupant 17 sexologues. Sans parler des projets sur lesquels elle planche actuellement! 

Sauf que déployer autant d’énergie en si peu de temps, ça peut avoir des conséquences. «J’ai mis du temps avant de réaliser que j’étais en burnout. Et surtout avant d’accepter ce que je vivais. Je rêvais tellement d’avoir cette vie-là que quand les opportunités arrivaient, je voulais dire oui à tout. J’étais reconnaissante et j’avais le sentiment d’imposteur. Toujours une peur que ça s’arrête.»

«J’ai toujours fait de la thérapie. Je pense qu’on ne doit pas attendre d’avoir un feu à éteindre pour consulter. Il n’y a pas que les Traumas avec un grand T, il y a aussi des traumas en minuscule qui valent la peine d’être adressés.»

Malgré son expérience personnelle et professionnelle de la thérapie, Anne-Marie a eu de la difficulté à mettre ses limites et protéger son bien-être. «Même si je vivais ma passion, je n’arrivais pas à me lever le matin. Recevoir un courriel me faisait faire une crise de panique. J’étais surchargée.»

«J’ai dû faire un énorme travail sur moi-même. Apprendre que les gens ne me détesteront pas si je dis non. Que j’ai le droit de prioriser. Une grosse leçon de vie. Ça m’a pris plus de temps que j’aurais voulu m’en remettre et je ne redeviendrai jamais la même personne. Mais c’est correct.»

L’une des manières de remonter la pente pour Anne-Marie a été de ralentir ses activités entrepreneuriales pendant un moment et de changer d’air. «Je suis partie en voyage d’affaires pour collaborer avec une autre entreprise. Ça m’a donné une raison de dire non aux nouvelles opportunités: je n’étais physiquement pas dans le même pays! Voir comment quelqu’un d’autre gère son entreprise sans avoir à prendre des décisions, ça m’a beaucoup aidée.»

Self-love et self-care, c’est pareil, non?

Le cheminement d’Anne-Marie n’est pas terminé. Elle travaille encore sur le maintien d’un équilibre sain et sur la protection de son bien-être. «J’ai eu un déclic récemment. Je m’occupe beaucoup de moi. Je fais du sport, du yoga chaud, des retraites de méditation en silence. Ma psychologue m’a fait réaliser que tout ça, c’est du self-care. Ce sont des actions. C’est excellent, mais on peut aussi tomber dans la performance. C’est une industrie. Ce n’est pas la même chose que le self-love.»

Le self-love, pour Anne-Marie, ça se passe à l’intérieur de soi. «C’est de mettre ses limites, de s’honorer et d’écouter ses émotions. Aller au gym, c’est du self-care. Choisir de sauter une séance une journée où on n’a pas l’énergie pour y aller, c’est du self-love.»

«Dans mon travail, je dois souvent défoncer des murs ‒ il n’y a même pas de portes! C’est un nouveau milieu. J’ai appris à me faire confiance et à ne pas avoir peur d’être la première à faire quelque chose. Aujourd’hui, je choisis mes projets en fonction de ma voix intérieure. Si elle me crie HELL YES! je fonce. Si c’est plutôt un petit oui?, je dis non. En retournant à mon cœur, j’arrive à mettre mes limites et à protéger mon énergie.»

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